lundi 8 décembre 2003

Le ver est dans le fruit.

Esprit es tu là ? C’est au minimum la question que l’on doit se poser en ce qui concerne « l’Initiative de Genève ». Le côté israélien, quoique l’on puisse penser de sa façon de procéder, démontre le désir réel de paix de ce peuple meurtri depuis tant d’années. Las, épuisés, les Israéliens sont prêts à de nombreux sacrifices pour une coexistence pacifique et sincère.

Pour ce qui est du côté palestinien, la cérémonie de Genève -consacrée comme exemple de réconciliation entre les peuples- a servit à bafouer l’honneur d’Israël et à vilipender son Premier ministre. Il semble, pour certains signataires désappointés comme Amos Oz, que l’esprit palestinien, à l’évidence, était resté à la Moukataa.

Cet esprit vicieux qui, depuis tant d’années, enracine dans la réflexion israélienne -par la guerre terroriste, diplomatique et/ou médiatique- le bien-fondé des récupérations du ‘’3ème lieu saint’’ de l’islam, de la totalité des territoires perdus en 1967 ‘’purifiés’’ de tous ses Juifs, et du droit au retour d’un certain nombre de réfugiés (combien ??? mystère) dans leur ‘’ancienne patrie volée’’ par les Juifs, devenus depuis Israéliens.

A la lueur de ce résumé de l’initiative, Yossi Beilin a assuré qu’Israël a dorénavant un partenaire pour la Paix (sic) qui, l’on en conviendra aisément, fait fi des droits et des besoins israéliens. Et c’est pourtant cet esprit-ci que certains Juifs français, non des moins illustres, veulent promouvoir et donc participer indirectement à une contrainte diplomatique sur le gouvernement légitime afin de le faire céder devant les exigences arafatienne, ou déchoir et remplacer par des individus plus compréhensifs.

Ces intellectuels Français qui s’épanchent sur les ondes, juives ou non, et réalisent inconsciemment le fantasme de certains de diviser la communauté juive. Ces chantres de la paix qui, par leurs actes et aspirations en faveur d’Israël, ‘’témoignent’’ -par la bande- de la responsabilité de ce pays en la continuité de ce conflit. Ces irresponsables qui n’auront nulles intentions de devenir citoyen de ce pays, alors en ‘’paix’’ par leurs concours, et coopérer ainsi sur place aux efforts exigés à leur peuple.

Peuple qui, par un sondage réalisé deux jours après cette cérémonie et publié dans le quotidien Maariv, désapprouve à 45% cette initiative. Enquête d’opinion qui, manifestement, ne leur a pas été communiqué.

Ces clercs, pourtant pétris de très bonnes intentions, jouent en fait contre leur camp. Yossi Beilin aurait dû, selon les règles démocratiques, porter le débat auprès de ses concitoyens et les convaincre. Par son choix de l’internationalisation immédiate, il a supprimé le droit des Israéliens à se prononcer librement et démocratiquement. Promouvoir dorénavant ce plan à travers la planète et notamment en France, c’est participer de facto à un ‘’coup d’état’’ réalisé en sous main par l’Autorité Palestinienne.

Certaines bonnes âmes juives prennent donc le risque de fissurer la diaspora et de fragiliser Israël. Il est à souhaiter qu’elles se saisissent rapidement de ce péril et réagissent dans l’intérêt commun du peuple juif qui se place derrière les choix politiques quels qu’ils soient des Israéliens, et non derrière un homme ou un parti.

Négliger cette priorité c’est oublier les deux millénaires passés et nous affaiblir.

Ces fautifs en porteront seuls la responsabilité.

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