vendredi 22 avril 2011

Cinq conditions minimales et incontournables pour une ‘’Palestine’’

On ne peut douter plus longtemps ! Reconnaître un état de ‘’Palestine’’ est devenue une urgence absolue ! C’est ce qu’il paraît, à voir l’activité diplomatique européenne poussée par la France, l’Angleterre et dans une moindre mesure l’Allemagne. Mahmoud Abbas ne s’est d’ailleurs pas trompé en se rendant à l’Elysée récemment pour encourager ce pays à tirer l’Europe vers cet objectif sans qu’il soit lui-même contraint à des négociations et donc à des concessions.

Il n’en reste pas moins, selon un porte-parole britannique, que si « rien n’est écarté de la table en ce qui concerne une reconnaissance en septembre (…) nous ne spécifions pas, non plus, quelles conditions pourraient être nécessaires, ou suffisantes, pour le reconnaître, ni, bien sûr, pour ne pas le reconnaître – nous aurons encore à examiner tous les facteurs pertinents à ce moment-là ».

L’administration américaine quant à elle, si elle se refuse à une légitimation pure et simple, pense imposer d’ici peu un plan de paix contenant des concessions de part et d’autres. Ce qui déplaît fortement au Président de l’Autorité palestinienne car déjouant le plan d’éradication par étape de l’état d’Israël.

De son côté, Benjamin Netanyahou envisage de tenir un discours devant le congrès américain sur sa vision de l’avenir de cette région. Il se doit donc de préciser le point de vue israélien quant à un éventuel état pour les ‘’Palestiniens’’ ainsi que les conditions minimales et incontournables pour ce faire.    

La première des conditions que le premier ministre israélien devra marteler à cette occasion doit être une reconnaissance pleine et entière par le monde musulman de l’état d’Israël comme foyer du peuple juif.

La  seconde sera d’exiger le rejet de tout droit au retour de ‘’réfugiés palestiniens’’ au sein de l’état juif.

La troisième sera une surveillance israélienne, et non internationale, des frontières de ce nouvel état. Les échecs nombreux des ‘’soldats de la paix onusienne’’ confirmeront la nécessité d’une telle demande.

La quatrième sera que la ‘’Palestine’’ en devenir ne soit pas judenrein.

Enfin, la cinquième condition devra être celle d’une affirmation de la fin du conflit et de toutes revendications ultérieures.

Cinq conditions, non exhaustives, qui encourageront les Israéliens, si elles étaient acceptées, à croire que la paix est finalement possible et à donner mandat au gouvernement d’aller de l’avant.

Cinq conditions que l’Autorité palestinienne ne pourra accepter sauf à se dévoiler traître à la cause musulmane. Une cause que le Hamas et une très large partie du peuple ‘’palestinien’’ sauront alors rappeler à son souvenir.

Cinq conditions que les Européens ne pourront rejeter de leur acte de reconnaissance, sauf à dévoiler une hostilité flagrante à l’égard du peuple juif.

Au final, Israël a tout à gagner de ce bras de fer diplomatique qui se joue par puissance interposée. A Benjamin Netanyahou de savoir obtenir de l’Europe et des USA ce que le monde musulman n’a pas jusqu’ici encore accepter.

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Première réaction des ''Palestiniens'' au projet des Etats Unis d'annoncer leur propre plan de paix.

8 commentaires:

Daniel SOSKIN a dit…

Cher Victor,

Un Etat Palestinien ?

Voilà une vieille question, mais une question qui risque de nous occuper plus souvent pendant les semaines et mois qui viennent.

Voilà suffisamment longtemps que nous nous croisons sur la toile pour que je puisse librement te dire ce que j’en pense.

A en croire certains, je serai très franchement positionné sur l’échiquier politique israélien à droite, pour d’autres, plus à droite encore, c’est amusant car au niveau des personnalités politiques, je me sens plus proche de certains leaders de gauche et du centre, mais effectivement, dès lors qu’il s’agit de l’essentiel, je ne suis prêt à aucune concession.

Qu’est-ce donc que l’essentiel, c’est assez simple, c’est notre liberté, c’est la pérennité de notre avenir, c’est la sécurité des personnes et des biens.

Et bien mon cher Victor, j’ai l’intime conviction que l’essentiel évoqué juste au dessus demande à ce qu’un Etat Palestinien voit le jour, je suis même certain qu’une grande partie de nos problèmes au plan international vient de l’absence de cet Etat.

Vois-tu Victor, en l’état, le choix, l’opposition se résume à l’affrontement d’un « peuple » opprimé, errant, à un Etat constitué, fort, organisé, protecteur de ses citoyens.

Dans cette situation, il est évident que le mauvais rôle ne peut être dévolu qu’à Israël et que tout le poids, la charge émotionnelle ne peut aller que vers des palestiniens « séquestrés ».

En revanche, dans le cadre de relation d’Etat à Etat, là, je ne suis pas aussi sur que la donne soit la même.

Evidemment, cela suppose un principe de base, celui d’ailleurs communément admis pour le reste du monde, c’est que la reconnaissance de cet Etat n’implique pas plus que pour n’importe quel autre Etat déjà membre, pour être plus clair, reconnaître un Etat est une chose, tout le reste, entre le choix de sa capitale, le dessin de ses frontières en est une autre, une autre que seuls des accords avec ses voisins pourront permettre et décider.

Autre intérêt de la chose, et non des moindres, sauf erreur de ma part, ce nouvel Etat sera par nature un Etat Arabe, un de plus me diras-tu, mais néanmoins indubitablement Arabe.

Cela ne fera donc que renforcer ma vieille idée que le « Problème Palestinien » est un problème Arabo/Arabe, il appartiendra donc aux Etats Arabes, en toute priorité sur tous les autres Etats du monde d’en assurer la pérennité, la stabilité, la viabilité. Plus personne ne pourra rejeter toutes ces responsabilités sur les épaules d’Israël et ce sera notre nouveau combat.

D’où l’intérêt d’un Etat Palestinien.

Très amicalement, Daniel SOSKIN.

Alex Leibovici a dit…

Il manque dans la liste des conditions une qui est essentielle : celle concernant les garanties pour Israël, étant donné que celui-ci joue son existence. Les garanties doivent être consenties par les états qui font pression sur Israël pour accepter un état Palestinien, essentiellement USA et les membres de l’UE. Ils doivent spécifier, chaqu’un, quel pourcentage de la population Juive (et Chrétienne) d'Israel vont-ils accepter dans leurs pays respectifs en cas de grave pépin résultant de cette acceptation, et Israël doit insister que la somme de ces pourcentages doit atteindre les 100%. En effet, faire pression sur Israël ne leur coûte pour l’instant rien, car ce n’est pas eux qui prennent les risques. Cela doit changer et dans ce cas l’intensité de leurs pressions changera certainement aussi.

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

De 1967 à 1994, le contenu des livres scolaires utilisés en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza était contrôlé par le gouvernement israélien. À partir de la mise en œuvre des accords d’Oslo en 1994, l’Autorité palestinienne prit en charge, entre autres domaines, l’éducation. Elle obtint de l’Égypte et de la Jordanie l’autorisation d’utiliser provisoirement leurs manuels, tandis qu’une commission palestinienne commençait à élaborer des livres qui furent progressivement introduits dans les établissements scolaires au cours des années suivantes.

Dès le début de leur scolarité, les enfants palestiniens sont formés à la haine du juif, et dans l’idée que l’État d’Israël est illégitime et que chaque "Palestinien" a le devoir de participer à sa destruction par tous les moyens.

Contrairement aux engagements signés en 1994, l’Autorité palestinienne ne reconnaît pas, dans les faits, l’État d’Israël, et les déclarations publiques de ses dirigeants sont massivement démenties par l’enseignement qui est dispensé à la jeunesse sous sa responsabilité. L’illégitimité, voire la non-existence, de l’État d’Israël et la nécessité de débarrasser de la présence juive toute la "Palestine" sont des dogmes qui sont introduits dans la tête des petits "palestiniens" à partir de l’âge de six ans !!!

Où est passé tout l'argent que l'Europe a dilapidé, ainsi que celui des ONG, (et ô combien sont elles en nombre) pour préparer les élites "palestiniennes" de demain à gouverner ???

Soudainement, l'Occident est parvenu à la conclusion que le Hamas était arrivé à maturité pour la démocratie !!!

C'est l'Europe qui est responsable de la non-progression vers la paix. C'est ELLE, qui a sacrfié SES "palestiniens" sur le dos d'Israël ...

Victor PEREZ a dit…

Daniel,

Un état palestinien serait effectivement considéré comme naissance d'Israël.

Le hic est que les arabes en veulent deux. Un en Judée et Samarie et un autre pour leurs réfugiés.

Et cela me cause un problème. Lol

Alex

Les promesses n'engagent que ceux qui y croient et un tien vaux mieux que deux tu l'auras.

Deux proverbes de toute beauté pour dire qu'il nous faut surtout compter sur nous mêmes.

Daniel SOSKIN a dit…

Bonsoir Alex,

Vous écrivez :
"Les promesses n'engagent que ceux qui y croient et un tien vaux mieux que deux tu l'auras."

Et nous sommes parfaitement d'accord, c'est pourquoi je ne comprends pas très bien votre précédente intervention faisant allusion à des "GARANTIES".

Nos seules et uniques garanties sont celles que nous nous donnons nous-même, en aucun cas celles que d'autres pourraient nous allouer.

Gilles,

tout ce que vous écrivez est rigoureusement exacte et facilement vérifiable par quiconque s'interresse de près à ce conflit.

C'est bien pour cela que je suggère de regarder le problème palestinien comme un problème Arabo/Arabe car tout ce qui pourrait venir d'Israël serait considéré comme un aveu de responsabilité et donc renforcer le sentiment anti-israélien.

Tant de haine a été accumulé qu'aujourd'hui, je ne crois pas lucide de pouvoir espérer un renversement des pensées sur un court ou moyen terme, il faut simplement permettre à chacun d'évoluer sans lien particulier avec l'autre, sans dépendance de l'autre.

Voyez-vous Gilles, fondamentalement, l'échec palestinien vient de ce que le projet n'était qu'un projet négatif, pas construire mais détruire.

Rien ne s'est jamais fait sur cette bas.

Cordialement.

Alex Leibovici a dit…

À Daniel :

"Les promesses n'engagent …” n’est pas de moi, mais de Victor.

À Victor et Daniel:

Je suis parfaitement conscient qu’on ne peut compter que sur soi-même. Je pense seulement qu’en demandant la garantie que j’avais proposée et qui est tout à fait légitime, et en le faisant *publiquement*, on obtient au moins deux avantages d’ordre diplomatique.

Le premier est que les Obamas, Sarkozys et autres personnages qui sont disposés à risquer la vie des autres, vont diminuer la pression sur Israël. Le deuxième est que les opinions publiques des pays respectifs vont réfléchir par deux fois s’ils veulent vraiment un état Palestinien s'il doivent eux aussi payer un prix – le risque ;-) de recueillir dans leurs pays des certains de millier d’israéliens.

Évidement, ma proposition est un *stunt* diplomatique, mais il mériterait peut-être que les diplomates israéliens y réfléchissent. Malheureusement, j’ai pas de contacts dans ces sphères …

Cordialement, Alex.

Marcoroz a dit…

Un Etat palestinien à Louveciennes ?

David Sebban a dit…

Bonjour Monsieur Soskin,

Cela fait un certain temps que j'essai de comprendre ce qui se passe, et surtout comment peut on en sortir.
Je comprend ce que vous dites, mais j'ai une question.
Que faire, si cet Etat Palestien, se transforme - comme gaza - en une base terroriste.
Quel sera le résultat? Tous les juifs de Judée-Samarie (oui, j'utilise ce terme, car pour moi ce territoire est disputé et non pas occupé, et j'estime d'ailleurs qu'Israel est plus légitime sur ce territoire, mais la n'est pas le débat) seront contraint de quitter leurs habitations, Israel aura beaucoup plus de mal a se défendre.
D'autre part, vous dites que ce sera le problème Arabo/Arabe, mais que cela changera pour Israël? Dans le cas d'une continuité des attaques sur Israel, quel pays Arabe s'interposera?
Qu'aurons nous donc gagne a cette création?
Certes l'opinion publique réalisera peut être qu'au fond, le problème n’était pas la création d'un Etat Palestinien, mais plutôt l'existence d'un Etat Israélien, mais nous aurons fait des concessions unilatérales, qui ne nous auront rien apporte.

Plus généralement,pensez vous qu'aujourd'hui les autorités Palestiniennes souhaitent réellement la paix avec Israël (quand je parle des autorités, je parle et de l'AP et du Hamas, qui a - a de nombreuses reprises- annoncé qu'un accord entre l'AP et Israel serait nul a ses yeux, temps qu'il ne l'aurait pas accepté lui même)? Que faire avec la question des réfugiés? De Jérusalem?

Je suis réellement dans une démarche de compréhension, et ne cherche pas a convaincre (bien que je me rende bien compte que ma façon de m’exprimer donne une impression contraire) et attend avec intérêt votre réponse.

Amicalement, David Sebban, Etudiant.